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Immigration Canada: 18 mois et 4 M$ plus tard, même pas de numéro de dossier

La lenteur du processus mine le moral d’un Texan amoureux du Québ

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PHOTO BEN PELOSSE

Albert Valera habite depuis plusieurs années dans la métropole québécoise. Son épouse et sa fille aussi. Tous trois suivent des cours intensifs de français. Il a investi pas moins de 4 millions $ au Québec.

FRANCIS HALIN 

Un riche homme d’affaires originaire du Texas, qui vient d’investir 4 millions de dollars chez nous pour bâtir sa vie en français ici, attend depuis 18 mois son numéro de dossier d’Immigration Canada.

« J’ai soumis les documents au fédéral en juillet 2020. Nous sommes en février 2022. Ça fait 18 mois que j’attends. Je n’ai toujours pas de numéro permanent pour voir mon statut dans le système fédéral », déplore Alberto Valera, un riche investisseur américain, amoureux du Québec, qui a élu domicile ici.

Texaco, HP, Capital One… Avant d’arriver au pays, Alberto Valera s’est enrichi en occupant des postes importants dans de grandes firmes.

« En 2009, j’ai pris ma retraite de ces grandes sociétés. J’ai décidé de me lancer en affaires avec ma femme avec notre propre firme d’investissement en immobilier ainsi qu’en vente et revente d’entreprises », explique-t-il.

Huit ans plus tard, face au climat politique morose aux États-Unis, il décide de faire le grand saut et de vendre une bonne partie de ses actifs en portefeuille à Austin, la capitale du Texas (hôtels, mini-entreprises) pour venir refaire sa vie chez nous.

« Le Québec était la place où nous voulions vivre, en raison de sa culture, sa mentalité, qui nous ressemble, sa diversité des cultures et son charme européen », poursuit l’entrepreneur, qui apprend depuis le français de façon intensive avec sa femme et sa fille de 35 ans dans la métropole québécoise.

Sélectionné par Québec

Or, malgré l’obtention de son Certificat de sélection du Québec (CSQ), et le fait qu’il souhaite faire grandir l’une de ses entreprises d’articles pour bébés ici, Alberto Valera se bute à la bureaucratie et aux délais d’Immigration Canada. 

« On a investi jusqu’à présent un bon 4 millions de dollars au Québec, mais on veut stabiliser notre statut d’immigrant pour ne pas être inquiets d’une année à l’autre », explique l’entrepreneur, qui n’écarte plus de devoir quitter le pays ces prochains mois s’il n’arrive pas à obtenir sa résidence permanente.

Pour l’avocate Laurence Trempe, d’EXEO Avocats, qui connaît bien les rouages de la machine bureaucratique, le cas d’Alberto est loin d’être isolé.

« Son éligibilité a déjà été faite par le Québec avec le fameux Certificat de sélection du Québec (CDSQ), alors au fédéral, c’est purement des vérifications criminelles et médicales. On est dans le clérical administratif », illustre-t-elle.

Selon l’avocate, depuis la pandémie, des dossiers papier se sont retrouvés dans « les limbes », ce qui a chamboulé la vie d’immigrants sur le qui-vive.

« En ce moment, les délais de traitement pour ce type de demande sont de 65 mois au niveau fédéral », conclut celle qui ne compte plus les dossiers de ce type sur son grand bureau.

– Avec la collaboration de Marie Christine Trottier 

Source : Journal de Montreal

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