Collège CSM Montréal Collège CSM

Partenariat Maroc-UE : Elimination des violences à l’égard des filles et des femmes, une cause commune

Partenariat Maroc-UE : Elimination des violences à l’égard des filles et des femmes, une cause commune

Hespress FR

Vues d'Afrique

CHAQUE année, du 25 novembre au 10 décembre, une campagne internationale est lancée pour l’élimination des violences à l’égard des femmes et des filles, qui constituent l’une des violations des droits humains les plus répandues et les plus dévastatrices dans le monde. L’Union européenne et le Maroc sont engagés, avec conviction, dans la lutte contre ces violations sous toutes ses formes.

Coopération Maroc-UE avec des mesures impératives sur le terrain

Hajar* a subi en silence des violences conjugales depuis 5 ans, jusqu’au jour où, l’œil poché, le bras cassé, elle trouve refuge chez sa voisine qui la conduit aux urgences : « J’ai été soignée, entendue. On m’a expliqué que j’avais des droits. C’est là que j’ai décidé de porter plainte ».

Amina* travaillait et donnait tout son salaire à sa famille : « Je culpabilisais quand je voulais m’acheter quelque chose, je subvenais aux besoins de ma famille qui ne tenait pas compte de mes besoins. J’ai eu des soucis de santé et ma famille a estimé que le traitement était trop cher. Je me suis rapprochée d’une association pour m’aider et j’ai pris conscience que ces charges ne devaient pas m’incomber ».

Dans le monde, une femme sur trois a été soumise à des violences physiques et/ou sexuelles, au moins une fois dans sa vie. En 2020, 81.000 femmes et filles ont été tuées entre les mains de leur partenaire ou membres de leur famille.

Une femme tuée toutes les 11 minutes

Au Maroc, en 2019 plus de 1,65 millions de femmes, soit 13,3% ont subi au moins une fois un acte de violence physique, ce qui fait près de 200 actes de violence au moins par heure/ou trois toutes les minutes dans le pays ! Mais les violences peuvent aussi être psychologiques, économiques, ainsi que le harcèlement sexuel au travail ou dans l’enseignement ou encore le cyber-harcèlement.

Le Ministère public relève plus de 19.000 affaires et la poursuite de 20.355 personnes entre 2018 et 2019 toutes formes de violences confondues.

La coopération Maroc-UE se concrétise par l’intégration de la prévention et la protection des victimes de violences dans les différents programmes : l’accueil, l’écoute, l’hébergement, la prise en charge sanitaire, psychosociale, la généralisation de la protection sociale, la formation des magistrats, sont parmi les nombreux appuis.

A titre d’exemple, le ministère de la Santé a renforcé l’accueil des victimes dans les centres hospitaliers régionaux, avec la mise en place d’un circuit préférentiel de prise en charge, qui garantit le respect de l’intimité des femmes et des enfants victimes de violences.

Concernant le volet judiciaire, la Présidence du Ministère Public, en collaboration avec l’UE et le Conseil de l’Europe, a appuyé l’élaboration d’un guide pratique à l’usage des femmes qui a été distribué dans tout le Royaume. Ce guide explique les droits et les procédures aux victimes, notamment la loi 103-13 sur la violence envers les femmes que beaucoup d’entre elles ignorent.

En parallèle, l’Union européenne a soutenu un programme de formation de 500 magistrats à cette loi, pour les sensibiliser à la culture de l’égalité, à l’écoute active des victimes lors des poursuites judiciaires, mais aussi dans la diminution des dérogations de mariage des mineurs.

L’union européenne continue un grand volet de soutien aux acteurs non-étatiques, pour leur militantisme de proximité dans la prise en charge multisectorielle qui comprend l’hébergement, l’accompagnement psychologique, avec des centres d’écoute ; et juridique, avec des cliniques juridiques qui assistent les victimes de violences basées sur le genre, ainsi que le soutien aux mères célibataires.

« Convergence de valeurs » pour une cause commune

Le partenariat stratégique entre le Maroc et l’UE se base sur un ensemble de valeurs et de principes. La déclaration conjointe pour un « Partenariat euro-marocain de prospérité partagée » a mis au premier plan un « espace de convergence des valeurs ». L’Union européenne et le Maroc ont rappelé à cette occasion que l’égalité femmes/hommes était une des priorités de leur partenariat, pour bâtir une société démocratique, inclusive, sans discrimination.

« En Europe et au Maroc, nous pouvons agir ensemble et réitérer notre engagement dans la lutte contre les violences, et nous mobiliser pour garantir un monde plus égalitaire et libre de violences », déclare Patricia Llombart Cussac, Ambassadrice de l’Union européenne au Maroc.

La Constitution marocaine de 2011 institue le principe d’égalité des genres : l’homme et la femme, jouissent, à égalité des droits et libertés, et consacre l’intégrité physique et morale des personnes : nul ne peut infliger des traitements portant atteinte à la dignité humaine.

L’avancée majeure a été l’entrée en vigueur en 2018 de la loi n° 103.13 relative à la lutte contre les violences faites aux femmes, définissant un cadre légal et renforçant les sanctions. La Déclaration de Marrakech de 2020 renforce la coordination, au niveau territorial, de tous les acteurs par l’élaboration d’un protocole pour la prise en charge des femmes victimes de violence.

De son côté, l’Union européenne s’est fortement engagée pour l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes. En Europe, 1 femme sur 3 de plus de 15 ans a subi au moins un acte de violence dans sa vie. Cet engagement est ainsi primordial, dans la politique intérieure comme extérieure de l’UE, qui prévoit que ses actions devront contribuer à l’égalité entre les femmes et les hommes et à l’émancipation des femmes d’ici 2025, et garantir l’absence de toute forme de violence à leur encontre, pour qu’elles puissent réaliser pleinement leur potentiel.

Car la politique de l’égalité des genres est une des approches visant à éliminer la violence à l’égard des femmes. Elle veille à redonner à la femme la place qui lui est due dans la société, par l’éducation, la formation, l’autonomisation, pour qu’elle soit une citoyenne à part entière dont on respecte les droits.

Cette approche genre, pratiquée par les deux partenaires, est un engagement et une mobilisation qu’il faudra mener encore sans relâche, car elle contribuera à faciliter la marche vers le progrès et le développement durable.

Source : https://fr.hespress.com/292532-partenariat-maroc-ue-elimination-des-violences-a-legard-des-filles-et-des-femmes-une-cause-commune.html

Vues d'Afrique
Vues d'Afrique