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La Tunisie prête à accueillir ses ressortissants détenus à Guantanamo

TUNIS – La Tunisie s’est dite prête mardi à accueillir tous sesressortissants détenus par les Etats-Unis à Guantanamo et examineraleurs cas selon le principe de présomption d’innocence.

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“Noussommes entièrement disposés à les accueillir et à examiner leursituation pénale selon les procédures légales et dans le respect duprincipe de la présomption d’innocence”, a déclaré mardi le ministre dela Justice Béchir Tekkari, également en charge des droits de l’Homme.

Dixparmi douze Tunisiens sont encore détenus dans cette prison de trèshaute sécurité américaine installée à Cuba et que le présidentaméricain Barack Obama veut fermer en négociant le transfert de détenusen Europe ou dans des prisons américaines.

“Que les Etats-Unisdiscutent du transfert d’anciens détenus tunisiens dans des payseuropéens est une affaire qui les concernent, mais la Tunisie resteprête à accueillir tous ses ressortissants”, a ajouté M. Tekkari.

Washingtona demandé à l’Italie d’accueillir deux Tunisiens, Riadh Nasri et MoezFezzani, inculpés en 2007 par le parquet de Milan pour soutienlogistique à une “cellule italienne proche du Groupe salafiste pour laprédication et le combat (GSPC)”, selon l’agence Ansa.

Leur sortdevait être évoqué lors d’une rencontre vendredi à Rome du ministreitalien des Affaires étrangères, Franco Frattini, avec le Secrétaireaméricain à la Justice, Eric Holder.

La Belgique a envisagél’accueil de certains anciens détenus et la France a reçu la semainedernière l’Algérien Lakhdar Boumediene.

En 2007, les Etats-Unisavaient livré à Tunis deux détenus, qui ont été rejugés et condamnés à3 et 7 ans de prison en révision de leur condamnation par contumace à20 ans de prison chacun.

Selon M. Tekkari, ceux-ci, Lotfi Laghaet Abdallah Hajji, inculpés pour activités terroristes “ont vu leurspeines réduites à la suite de procès publics durant lesquels ils ontbénéficié de tous leurs droits”.

“Leurs cas démentent lesallégations mensongères prétexte à justifier des discussions avec despays européens pour l’accueil de détenus tunisiens”, a-t-il dit,rejetant implicitement la pratique de la torture dénoncée par des ONGdes droits de l’Homme.

S’ils ne sont déjà l’objet de poursuitesdans leur pays, les anciens détenus n’ont pas de raison d’êtreinquiétés, a assuré le ministre, citant le cas de Said Jaziri, un imamde Montréal expulsé du Canada en 2007 et laissé libre en Tunisie.

M.Tekkari a en outre indiqué que Tunis n’avait pas fermé la porte auxnégociations avec Human Rights Watch sur la visite de ses prisons,ajoutant cependant qu’en cas d’accord éventuel avec cette ONG, elledevrait “respecter la loi et la souveraineté” du pays.

(©AFP / 26 mai 2009 18h04)

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