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Palestine à l’ONU : Washington juge la résolution “contre-productive”

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La reconnaissance de la Palestine en tant qu’État observateur à l’ONU suscite des réactions contrastées dans la communauté internationale.

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Source : AFP

Les États-Unis ont dénoncé jeudi soir la résolution “contre-productive” votée à l’ONU sur le statut d’État observateur de la Palestine alors que France et Grande-Bretagne appelaient à une reprise des négociations de paix avec Israël. “La résolution malheureuse et contre-productive d’aujourd’hui met encore plus d’obstacles sur le chemin vers la paix, et c’est pour cela que les États-Unis ont voté contre”, a déclaré l’ambassadeur des États-Unis à l’ONU Susan Rice peu après le vote. “Cette résolution ne fait pas de la Palestine un État”, a-t-elle affirmé, faisant écho à une déclaration préalable de l’ambassadeur israélien. “Ce vote d’aujourd’hui ne constitue en aucun cas un droit à devenir un membre des Nations unies.” La secrétaire d’État Hillary Clinton a également dénoncé ce vote dans des termes identiques.

Israël s’est montré aussi très critique envers ce nouveau statut accordé aux Palestiniens. Le Premier ministre Benyamin Netanyahou a dénoncé le discours prononcé avant le vote par le président Mahmoud Abbas, le qualifiant de “diffamatoire et venimeux, rempli de propagande fallacieuse contre l’armée israélienne et les citoyens d’Israël”. “La décision de l’ONU ne changera rien sur le terrain. Il n’y aura pas d’État palestinien sans arrangements garantissant la sécurité des citoyens d’Israël”, a encore déclaré Netanyahou.

Le Canada, un des neuf États ayant voté contre la résolution, était également négatif : la résolution va “saper les fondations d’un processus, quoique incomplet, mais qui demeure la seule chance réaliste d’arriver à voir deux États prospères vivre en paix l’un à côté de l’autre”, a ainsi regretté John Baird, le ministre des Affaires étrangères. La Grande-Bretagne a elle aussi voté contre. Elle a appelé à rouvrir les négociations de paix entre Palestiniens et Israéliens. “Nous respectons la démarche du président Abbas et le résultat du vote”, a déclaré le ministre des Affaires étrangères William Hague. “Nous allons redoubler d’efforts pour redémarrer un processus de paix et allons continuer à soutenir le président Abbas, l’Autorité palestinienne et une solution avec deux États”, a-t-il ajouté. Il a également demandé à Israël de ne pas réagir de manière à contrecarrer de nouvelles négociations.
“Pas une solution suffisante”

La France a de son côté voté en faveur de la résolution, “un choix cohérent avec l’objectif de deux États vivant en paix et en sécurité, affirmé dès 1947”, selon le président François Hollande. Lui aussi a appelé à une reprise des négociations de paix “sans condition et le plus rapidement possible. Le dialogue direct est en effet la seule voie pour trouver une issue définitive à ce conflit. La France est prête à y contribuer, en amie à la fois d’Israël et de la Palestine”, a-t-il ajouté. Le Vatican a quant à lui “salué” le vote de l’ONU, mais a jugé que ce n’était “pas une solution suffisante aux problèmes de la région”.

Ces réactions mitigées contrastent avec l’enthousiasme des Palestiniens, qui sont descendus dans les rues pour fêter ce moment historique. Le président Mahmoud Abbas avait estimé avant le vote qu’il s’agissait de la “dernière chance de sauver la solution à deux États” (Israël et un État palestinien). Il a promis de “tenter de ranimer les négociations” de paix avec Israël, au point mort depuis plus de deux ans, sans toutefois prendre d’engagements précis. L’ONU a voté cette résolution faisant de “l’entité” palestinienne un “État observateur non membre” par 138 voix pour, 9 contre et 41 abstentions.

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