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Maroc: l’OCDE souligne les défaillances institutionnelles de la gouvernance économique

Dans un rapport partiellement financé par le gouvernement marocain et présenté le mercredi 7 Juin à Rabat en présence du ministre marocain chargé des affaires économiques et générales, Nizar Baraka, l’OCDE souligne les défaillances de la gouvernance économique au Maroc. Même si Le rapport salue les réformes entamées « ces dernières années », il met l’accent sur les défaillances du système judiciaire, la corruption et le manque de transparence.

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Le Maroc “doit s’atteler à réformer son cadre juridique qui paraît aujourd’hui éparpillé et désuet, à faciliter l’entrée et la réalisation des investissements par la levée des obstacles juridiques et administratifs et le renforcement de la transparence”, souligne le rapport.

“Il est souvent rapporté que la justice au Maroc est lente (délais de procédure, report des audiences, manque de qualification des magistrats), incertaine (conflits de juridictions, difficultés à obtenir l’exécution des décisions de justice), peu prévisible (corruption au niveau des experts judiciaires), ou insuffisamment transparente (manque de diffusion de la jurisprudence)” écrivent les auteurs.

Dans une mention rare de la performance du gendarme de la bourse, le rapport demande le renforcement du pouvoir de contrôle du Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières (CDVM). Cet organisme essentiel dans le fonctionnement du marché financier marocain était critiqué pour sa passivité devant les agissements de proches du pouvoir.

Le ton anormalement critique comparé aux productions récentes des organismes internationaux à caractère économique, semblent renforcer les demandes de changements exprimées par une partie de la société marocaine. Les auteurs écrivent : « Il est à noter que cette étude a été réalisée en 2009 et 2010 et que certains enjeux qu’elle met en exergue, notamment relatifs à l’anti-corruption, à la PME ou au capital humain, s’avèrent encore plus pertinents à la lumière des événements de début 2011 dans la région du Moyen Orient et de l’Afrique du Nord en général et au Maroc en particulier ».

Le rapport est publié après les révolutions tunisiennes et égyptiennes. Celles-ci ont été animées par la colère populaire dirigée contre le népotisme de leurs dirigeants et les réseaux mafieux dont ils ont permis le développement. Sa publication intervient aussi après les révélations de Wikileaks sur l’accaparement économique systématique initié par les hommes d’affaires du Roi.

Source : Lakome

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