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Un journaliste israélien accuse l’armée de lui avoir communiqué de fausses informations sur de prétendues atrocités du Hamas

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Ishay Coen dit ignorer pourquoi un officier qu’il a interviewé « a inventé une histoire aussi horrible » à propos de bébés et d’enfants pendus sur des cordes à linge par les combattants du Hamas

Des soldats israéliens avancent dans les décombres du kibboutz Kfar Aza, près de Gaza, le 27 octobre (AFP/Fadel Senna)

Par MEE

Un journaliste israélien a critiqué l’armée de son pays après son interview d’un officier ayant soutenu à tort que les combattants du Hamas avaient pendu des bébés et des enfants israéliens morts à des cordes à linge.

Mardi, Ishay Coen a publié une vidéo où on le voit interviewer un soldat qui déclare que « des bébés et des enfants ont été pendus en rang à des cordes à linge ».

La vidéo a généré des centaines de milliers de vues sur X, avant que d’autres journalistes ne mettent en doute ce témoignage.

Ils ont signalé qu’un seul enfant avait été tué dans la zone où l’événement aurait eu lieu et qu’il s’agissait par conséquent d’une fausse allégation. D’autres se sont demandé pourquoi aucune preuve visuelle n’avait été fournie.

Sous le feu des critiques, Ishay Coen (décrit comme un journaliste de droite par le New York Times) a supprimé l’interview mais des comptes pro-Israël sur X continuent de partager cette séquence.

Répondant aux critiques mercredi, celui-ci a expliqué avoir supprimé la publication originale au vu des plaintes qu’il avait reçues et de sa propre enquête qui l’a amené à conclure que ce récit était probablement faux.

Dans sa publication, Ishay Coen rapporte que l’interview lui avait été proposée par l’armée israélienne et que des responsables avaient approuvé la diffusion de la vidéo, ajoutant que l’officier en question insistait sans cesse sur le fait que ce qu’il avançait était vrai et qu’un autre témoin pouvait même le corroborer.

Le journaliste de Haaretz Amir Tibon a répondu à la publication de Coen : « Il n’y avait pas de moyen de vérifier combien de bébés avaient été assassinés dans ce kibboutz avant la diffusion. C’est de l’information publique, pas militaire. »

« Quoi qu’il en soit, c’est une honte de la part du porte-parole de l’armée, qui nuit à notre crédibilité au niveau international. »

Ce à quoi Ishay Coen a répondu : « J’admets que je ne pensais pas qu’il était nécessaire de vérifier la véracité d’une information fournie par un lieutenant-colonel… Pourquoi un officier de l’armée inventerait-il une histoire aussi horrible ? J’avais tort. »

Plus tard, dans une capture d’écran d’une conversation sur WhatsApp, Coen semble avoir fait part de ses inquiétudes concernant cette allégation à un porte-parole de l’armée israélienne, lequel affirme :

« L’officier est un policier réserviste. Il est arrivé sur un grand nombre de scènes de crime après l’attaque et a été exposé à de nombreuses scènes difficiles dans le cadre de son travail. Les détails de cet incident seront abordés avec le policier et il lui sera clairement rappelé que les événements dont les détails sont vagues et officieux ne doivent pas être évoqués. »

Des allégations controversées

Les attaques surprises menées par le Hamas sur les postes-frontières, les localités et une rave party le 7 octobre ont tué environ 1 200 personnes, principalement des civils.

En l’absence de liste officielle de victimes, Haaretz a produit une liste des décès confirmés de l’attaque, parmi lesquels ceux de 800 civils et 59 policiers. La liste n’est pas exhaustive car le travail médico-légal se poursuit, mais comprend plus d’une trentaine d’enfants.

Un certain nombre d’allégations ont été proférées par les responsables et commentateurs israéliens à propos des atrocités présumées du Hamas, lesquelles sont encore non confirmées à ce stade ou ont été infirmées.

La plus connue d’entre elles est l’allégation selon laquelle les combattants palestiniens auraient décapité des bébés lors de leur attaque sur le sud d’Israël le 7 octobre.

Traduction : « Et voilà un journaliste israélien qui se plaint qu’un porte-parole de l’armée l’ait induit en erreur et l’ait amené à partager une histoire FAUSSE à propos de bébés israéliens assassinés pendus à des cordes à linge par les militants du Hamas. »

Cette allégation a été reprise par le président américain Joe Biden en personne, qui a déclaré avoir vu des images d’enfants morts alors qu’aucune image de ce type n’est connue.

Le personnel de la Maison-Blanche aurait conseillé au président de ne pas réitérer cette allégation étant donné le manque de preuves vérifiées.

Parmi les autres allégations qui restent à prouver figure le témoignage d’un secouriste israélien ayant affirmé que les combattants du Hamas ont cuit un bébé dans un four.

Cette semaine, une organisation israélienne de défense des droits de l’homme a publié un rapport préliminaire sur les accusations de violences sexuelles et de viols lors de l’attaque du 7 octobre.

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