Guo Taiming, plus connu sous le nom de Terry Gou, a décidé de se présenter en tant que candidat indépendant aux élections de 2024. Retour sur son parcours méconnu
A 72 ans, le magnat taïwanais des affaires Guo Taiming annonce son entrée dans la course présidentielle en tant que candidat indépendant aux élections de 2024. Le milliardaire a cofondé Foxconn, une entreprise qui fournit des composants informatiques pour de grandes marques comme Apple, Microsoft, Samsung et Sony. Mais le parcours de celui que l’on surnomme «Terry Gou» reste néanmoins méconnu.
LE MAGNAT DES AFFAIRES
Né en 1950 de parents chinois, ces derniers ont fui le maoïsme de Mao Zedong pour venir s’installer à Taïwan. Terry Gou a, à la suite de ses études, travaillé jusqu’à 24 ans comme ouvrier dans une usine de caoutchouc.
En autodidacte, il a fondé l’usine de plasturgie Foxconn en 1974 avec seulement dix employés et l’équivalent d’environ 7.500 euros de capital de départ, prêtés par sa mère. Aujourd’hui, son entreprise est le plus important sous-traitant au monde en matériel informatique pour les principales marques commerciales internationales, telles qu’Apple.
Après avoir largement réussi dans les affaires et s’être installé durablement dans l’économie taïwanaise et celle de la Chine populaire à partir des années 1980, il a décidé en 2019 de candidater à l’investiture du Kuomintang (le plus ancien parti politique de la Chine contemporaine), pour l’élection présidentielle de 2020. Sa fortune était alors estimée à 6,7 milliards d’euros, faisant de lui la personne la plus riche de tout Taïwan.
Vaincu à la primaire du KMT, il a quitté plusieurs mois après le parti, abandonnant toute candidature. Mais le milliardaire est désormais de retour pour l’élection de 2024, affirmant toujours son souhait de garder de bonne relation entre Taïwan et la Chine.
290.000 SIGNATURES ENCORE NÉCESSAIRES
Néanmoins, au fil des années, les relations entre Pékin et Taipei se sont envenimées, en particulier depuis 2016 avec l’arrivée au pouvoir de la présidente Tsai Ing-wen, qui refuse toute prétention chinoise sur Taïwan, refuge des nationalistes chinois à la fin de la guerre civile en Chine, remportée par les communistes en 1949.
Du côté de KMT, le parti voit d’un mauvais œil sa candidature, dont un des leaders a même estimé que l’arrivée de Terry Gou pourrait, dans la course à la présidence, créer le chaos dans l’opposition. L’homme d’affaires reste toutefois motivé, promettant qu’il «ne laisserait jamais Taïwan devenir la prochaine Ukraine» en référence à son invasion par la Russie.
Il faudra toutefois au patron de Foxconn, encore recueillir 290.000 signatures pour être éligible. Terry Gou a organisé ces derniers mois plusieurs événements aux allures de campagne électorale à Taïwan.