Récemment marié avec une jeune cousine marocaine, un Vannetais avait appelé les policiers car celle-ci voulait retourner dans son pays. En fait, ils ont découvert que l’époux faisait vivre un enfer à sa femme. Le tribunal l’a condamné pour des violences à la fois physiques et morales.
« Il faut mettre ma femme en dehors de mon logement et l’extrader, en la ramenant au Maroc, car elle est folle. Sinon je la tue ». C’est ce surprenant appel téléphonique que le commissariat de police avait reçu d’un habitant du quartier de Ménimur, le 23 octobre 2021, en début d’après-midi. Sur place, les forces de l’ordre n’étaient pas au bout de leur surprise : ils découvraient une jeune épouse présentant des plaies à la tête, des morceaux de verre jonchant le sol de l’appartement et un mari qui vociférait, en continuant de vouloir la renvoyer dans son pays…
Passeport saisi et enfermée
C’est après avoir réussi à rétablir le calme et avoir entendu le couple que les policiers ont réellement compris ce qui venait de se passer et qui durait en fait depuis l’été dernier. Car la femme a alors dénoncé des violences physiques : des coups de pied dans les jambes, les cheveux tirés, des coups de téléphone portable sur la tête et un verre brisé jeté au visage. Avec pour conséquences des hématomes sur les cuisses, le cuir chevelu entaillé et une lèvre ensanglantée, qui ont valu à la victime dix jours d’incapacité de travail, après un examen médical et des soins à l’hôpital.
Une union arrangée
L’enquête a aussi permis de retracer l’histoire toute récente de ce jeune couple. Car ce Vannetais, âgé de 38 ans, après le divorce d’une première femme dont il a eu trois enfants, s’était marié au Maroc, à la fin du printemps, avec une jeune cousine qu’il avait ramenée en France le 22 juillet 2021. Une union arrangée, selon l’épouse, qu’elle n’a pas pu longtemps supporter. Car l’homme lui avait pris son passeport, l’empêchait de sortir seule à Vannes, regardait dans son téléphone et allait même jusqu’à l’enfermer dans sa chambre. Des déclarations que le mari a eu du mal à reconnaître devant les policiers, même s’il a fini par avouer que c’est, en fait, sa femme qui voulait repartir dans sa famille au Maroc et qu’il l’en empêchait.
Une seule gifle reconnue
Ce mercredi, ce Vannetais, sans emploi, ne s’est pas déplacé au tribunal pour s’expliquer davantage lors de son jugement. Pas plus que son épouse, qui n’a pas voulu porter plainte. L’un et l’autre ne vivent plus ensemble puisque lui est reparti habiter chez ses parents, à quelques centaines de mètres de celle sur laquelle il a fini par reconnaître n’avoir porté qu’une seule gifle.
Neuf mois de prison avec sursis
Mais pour la procureure il n’y a pas de doute sur la véracité des propos de la victime : « Le prévenu minimise sa responsabilité, en disant que, au-delà de cette gifle, c’est elle qui s’est donné des coups elle-même. Mais les déclarations de la femme sont cohérentes avec les constatations médicales. Il a d’ailleurs continué à être verbalement violent avec elle en présence des policiers dans l’appartement, en tenant des propos inquiétants ». Et de demander une peine de six mois de prison ferme.
Parce qu’une seule condamnation figurait à son casier, pour des violences sur des représentants des forces de l’ordre, le tribunal a décidé de choisir une autre voie : il a prononcé une peine de neuf mois de prison avec sursis.
Source : Le télégramme