Collège CSM Montréal Collège CSM

Respect de soi ( SEBRI ABENTI ): Yamna Chami

Respect de soi ( SEBRI ABENTI )

Vues d'Afrique

Il est certain qu’avant de prendre la décision de rompre, elle avait passé en revue toutes les répercussions de son acte, notamment l’impact que le divorce aurait sur ses enfants qu’elle aimait par-dessus tout, ainsi que les difficultés que peut rencontrer une femme divorcée dans une société comme la nôtre. Mais le dilemme dans lequel elle se trouvait, était encore plus lourd à porter.

Un débat intense se produisait au fond d’elle-même, la maintenant éveillée des nuits entières et menaçant son équilibre psychique. Une partie d’elle lui dictait de persister dans la soumission, le respect des convenances, l’obéissance aux règles régies par de fausses croyances, pousser au loin le seuil de résistance de son corps, en se résignant à vivre les mêmes souffrances, les mêmes frustrations pour le restant de ses jours.

Seulement, son être profond, totalement ignoré toutes ces années durant, s’était réveillé du jour au lendemain, pour ne plus la laisser en paix, déterminé à revendiquer son droit d’exister et d’être enfin heureux, se révoltant contre l’idée de subir constamment son sort sans aucune possibilité d’agir dans sa propre vie.

Etait-ce futile ? Ou légitime de réagir après tant d’années ? Tant de questions trottaient sans cesse dans sa tête. Pourquoi ne pas s’autoriser le bonheur, puisque Dieu est si clément si miséricordieux envers ses créatures ? Pourquoi l’homme ne se permettrait-il pas de l’être envers lui-même ? 

Et quel message transmettrait-elle à ses enfants, en se maintenant prisonnière dans un foyer déséquilibré, seule – ces derniers ayant déjà pris leur envol – sans amour, face à un mari égoïste insensible qui s’auto-suffisait à lui-même, ce qui signifiait ne rien partager, pas même un repas avec elle. Lui tournant le dos toutes les nuits, incapable de ressentir la moindre compassion. Manipulateur afin d’avoir le contrôle absolu. Tout doit passer par lui et à elle, aucune initiative. Cela peut aller du simple geste comme déplacer un meuble, ou le choix d’un plat à la place d’un autre…gouverner librement chez elle.

Cela pouvait paraitre bien banal, mais c’était un ensemble de petites choses qui avait pour but de lui ôter tous les plaisirs de la vie. Elle avait beau s’ingénier à le satisfaire, il critiquait tout ce qu’elle faisait, la ridiculisait et n’hésitait pas à utiliser ses points faibles pour la rabaisser. Il lui ferait supporter même les fautes dont il était entièrement responsable.

Face à une situation elle faisait toute une gymnastique d’esprit réfléchissant avec le raisonnement de son mari au point de perdre toute objectivité, toute autonomie. Son but était de la déstabiliser pour ne lui laisser aucune chance de s’affirmer.

La différence d’âge, le rapport de force et plein d’autres choses avaient fait qu’il avait réussi à avoir une telle emprise sur elle et agir en même temps comme bon lui semblait : Il se donnait tous les droits, rentrer à une heure tardive, voyager presque tous les weekends pour se ressourcer loin de son foyer et  au retour à la maison il était tyrannique, désagréable, en criant tout le temps et ne lui adressant la parole que pour lui rappeler un devoir, critiquer son comportement,  se moquer d’elle de sa façon de s’habiller en la comparant à des êtres ridicules à ses yeux, comme pour lui dire (tu n‘es qu’une  moins que rien).

A force d’entendre ces méchancetés, du matin à peine réveillé, jusqu’au soir, on finit par douter de soi. Il lui a fallu peu de temps pour lui faire perdre totalement confiance en elle, au point de ne plus supporter sa propre image dans le miroir.

Elle se sentait mal comprise et tentait de se justifier en permanence, se vidant de toute son énergie inutilement. Et pour éviter des conflits supplémentaires, elle s’était laissée faire durant toutes ces années.

Mais comment aurait-elle pu s’imposer face à une personne munie de toutes les armes possibles et qui  n’attendait que la moindre réaction de sa part pour attaquer, comme si on  lui avait enseignée que le mariage était une guerre, alors qu’elle recherchait inlassablement son affection et son amour, mais c’était trop demander à un homme qui est incapable de vous respecter, égoïste jusqu’au bout des ongles… tellement indépendant affectivement parlant au point de se sentir inutile pour lui… au point de la réduire à un objet en vitrine…une vitrine indispensable pour sa place en société …

Oui, elle était bien loin de cet être imaginaire qu’elle s’était juré de chérir, séduire et prête à se plier à toutes ses exigences bien avant même de le rencontrer juste pour prétendre faire mieux et toujours mieux que ses parents divorcés. Elle s’était ainsi préparée à toutes les situations afin de ne jamais revivre le même échec …Ce dont elle n’était pas consciente, c’est qu’elle se conditionnait ainsi à accepter toutes les humiliations de sa part.

Cet homme avait un comportement irréprochable avec les gens, les proches l’aimaient bien, il faut dire qu’il était très soucieux de sa réputation coûte que coûte, les enfants ne manquaient de rien non plus, et ce n’était qu’avec elle que le caractère pervers narcissique se manifestait. De quoi la rendre folle. Elle se martelait constamment par toutes ces questions : méritait-elle autant de mépris ? Ou avait-elle mal interprété ses reproches ? Ou était-ce juste une façon de la protéger ?

Au fil des années il avait réussi à l’isoler, elle n’avait pas d’amis, et son univers se résumait à son travail et à sa mère. Mais elle n’avait pas le droit de lui rendre visite autant qu’elle le désirait, ni rester assez longtemps, et le pire c’est qu’elle n’avait pas le droit non plus de se faire accompagner par ses propres enfants. Il jouait sur la culpabilité et n’hésitait pas à appuyer sur les points faibles pour mieux la contrôler.

Son indifférence envers elle, était de plus en plus cruelle de jour en jour, d’année en année. Avoir un mari qui vous tourne le dos, elle ne savait pas comment interpréter cela.

Il avait cette capacité de se suffire à lui-même depuis le tout début et un simple petit malentendu pouvait déclencher une dispute puis un mutisme qui durait des mois.

Il était là, tranquille en paix …à attendre qu’elle fasse le premier pas, car monsieur ne se remettait jamais en question, c’était lui qui avait toujours raison et c’était peine perdue d’essayer de le convaincre du contraire. Alors qu’elle bouillonnait dans son coin, se demandant si ce besoin d’affection, d’aimer et d’être aimée était pathologique.

Très souvent, son subconscient la réveillait en plein milieu de la nuit avec une question qui la faisait sursauter : « qu’est-ce que je fais avec ce type ?? Qui n’est qu’un mur avec qui toute discussion est quasiment vaine » Et pour vivre en paix, il fallait faire exactement ce que lui avait décidé, s’effacer tout simplement, et inhiber ses propres désirs.

Par moment, il lui arrivait de mettre sa fierté de côté et prendre l’initiative de se rapprocher de lui, recherchant un peu de chaleur humaine. Mais il finit un jour par la repousser violemment en hurlant de toutes ses forces “laisse-moi tranquiiiiiiiille“. Ce cri provenait de ses tripes comme pour arracher une sangsue agrippée à son cou…

Prise au dépourvu et choquée par l’extrême violence de sa réaction elle éclata en sanglots face à ses 2 enfants 5 et 3 ans tout aussi abasourdis.

Touchée dans son amour propre, elle prit la décision de ne plus l’approcher même si cela doit durer des mois, tout en guettant le moindre petit geste, un simple câlin exprimant un besoin d’affection mais en vain.

Des années sont passées sans jamais désespérer que leurs rapports puissent s’améliorer, et par mille façons, elle déployait tout type d’effort : d’abord par la douceur et la gentillesse mais il y était insensible, puis en tâchant de s’imposer, espérant rétablir une relation claire, sincère et dissiper le malaise qui semblait habiter leur couple éternellement. Elle essayait encore et encore, sans relâche, pour qu’il lui dise un jour qu’elle ne cessait de l’exaspérer.

Elle avait avalé des couleuvres et des couleuvres et plus elle en avalait, plus elle en méritait d’autres. Et tout cela pourquoi ?

Non !!! Ce n’était pas seulement qu’elle voulait préserver ses enfants, mais aussi il s’agissait du fait qu’elle était incapable d’envisager son propre divorce alors qu’elle n’avait jamais fait le deuil de celui de ses parents.

Elle comprit finalement, qu’on ne peut pas changer une personne, que ce type n’avait nullement besoin d’une femme et qu’il ne s’était marié que pour avoir des enfants et un rang social.

Puis elle finit par se résigner. Ses enfants étaient devenus sa priorité, elle s’était donnée corps et âme en enterrant tout le reste, mais il fallait dorénavant lutter contre un mal-être profond qui l’envahissait de jour en jour.

On pouvait dire qu’elle frisait la dépression, masquée sous une apparence joviale. Elle perdait le contrôle d’elle-même en faisant des choses qui ne lui correspondaient plus et en allant à l’encontre de son intégrité. Bien sûr, elle aurait pu anesthésier son psychique par des antidépresseurs en donnant raison à son mari qui lui répétait souvent “tu es née malade ma chérie et tu resteras toujours malade.”

Elle aurait pu ainsi être son propre bourreau en dénigrant ses souffrances. Mais le voile était tombé laissant paraître une vérité. Tout était clair à présent.

Au fil des années, elle réussissait en dépit de tout, sporadiquement, à retrouver un semblant de paix en composant avec d’autres alternatives, jusqu’au jour où le seuil de ses capacités de résistance fut atteint. Ce jour-là, c’était son corps qui s’était éffondré, elle n’avait jamais autant pleuré de sa vie que ce jour-ci, où son esprit commençant à réaliser que pour sauver sa peau, il fallait se réconcilier avec le mot « divorce ».

Alors elle choisit la vie !!!!!! Et pour se reconstruire, elle prit la décision de créer de la distance au sein du son couple.  Se débarrassant petit à petit de son emprise.

Il lui arrivait néanmoins de passer par des moments de doute où elle se sentait tiraillée par le bouleversement qu’elle pourrait causer à ses enfants, par la peur de décevoir bien nombre de personnes et d’aller à l’encontre de tout un système en sortant de sa zone de confort pour se diriger vers l’inconnu.

Fallait-il qu’elle se maintienne dans sa cage dorée et se condamner à être une mère émanant une morosité constante ?

Pour prendre une telle décision elle avait besoin du soutien de ses proches, mais elle avait beau crier sa souffrance, tout le monde autour d’elle désapprouvait sa démarche. Et même qu’ils complotaient à son insu pour la décourager et l‘empêcher d’aller jusqu’au bout, avec la complicité de son mari qui n’hésitait pas à la faire passer pour une dépressive.

Comment pouvait-elle espérer leur appui, puisqu’eux-mêmes avaient abandonné l’idée de croire au bonheur et semblaient se satisfaire avec une épine plantée dans le corps, au point de devenir partie intégrante de soi.

Vingt-cinq années à vivre sous le même le toit avec cet homme l’avaient rendue tellement vulnérable. Ayant perdu toute son autonomie, elle comptait beaucoup sur l’appui de sa mère. Celle-ci bien que très affectée par le mal qu’on affligeait à sa progéniture, refusait catégoriquement de lui accorder son approbation. Probablement que sa fille lui rappelait son propre divorce mal vécu dans le passé et ne put que la décourager à aller de l’avant, tout en calquant son expérience à la sienne.  « Tu dois te soumettre à ton destin, seul Dieu est en mesure d’intervenir dans l’intérêt de tous, cependant si tu t’obstines à le quitter, tu te feras plus de tort à toi et à toute la famille » Mais Amal était arrivée à un état où elle n’était plus capable de continuer.

“Sebri” était devenu le mot le plus irritant.

“Résiste ma fille tout finira par passer”. “SEBRI A BENTI” répétait sans cesse son entourage, réduisant à néant toutes ses plaintes.

Puis auprès de sa grande mère, elle tenta un jour de chercher du réconfort en lui comptant durant des heures le pourquoi de son ras le bol, justifiant son besoin de fuir afin de sauver sa peau. Celle-ci, si douce et bienveillante pourtant, n’avait rien voulu entendre de tout cela. Elle prétendait avoir subi bien pire dans le passé. Alors elle tenta à son tour de lui faire entendre raison, car rien ne justifiait que l’on dérange l’ordre social, en lui énumérant tous les éloges qu’elle voyait en son gendre :

“Ma fille ton mari est un homme sympathique, intègre, de bonne famille, médecin, responsable le pére de tes enfants.”

Poussée à bout, Amal la contraignit à se taire en lui disant une chose absurde “mais pourquoi tu ne l’épouserait pas grand-mère ? Puisqu’il est si parfait ?”

Celle-ci, le visage tout fripé, le regard figé, étonnée par l’absurdité de ces propos ,la dévisagea choquée, puis éclata de rire.

Amal se retira et alla se réfugier seule dans ses pensées. Et pour calmer son bouillonnement, elle se mis à écrire.

Oui, écrire était bien devenu le seul moyen de transcrire son émoi afin de se déposséder de tout ce qui torturait son esprit.

J’aurais aimé à travers cet écrit pouvoir tourner une page sur le passé, et partager mon histoire avec toutes les personnes hommes ou femmes qui se reconnaîtront dans ce récit, qui souffrent en silence et pour une raison x, n’ont pas d’autre choix que de contenir leur révolte.

Transmettre à ceux qui désirent récupérer une partie essentielle d’eux-mêmes, égarée, à savoir : leur dignité et leur confiance en soi, que rien n’est impossible lorsqu’on y croit, mais chuuut !! Ne le dites à personne.

Car il y a les autres, qui vous freineront dans votre élan parce qu’ils ont cessé de croire au bonheur. Ils se contenteront de vous mentionner cette phrase fatidique “la vie est ainsi faite … faut pas nager contre courant.”

Faut dire qu’il est bien plus facile de se ranger du côté de ces gens-là plutôt que de mener un combat laborieux, d’abord contre soi-même en affrontant son ego, ses croyances, ces idées reçues depuis le jeune âge qui vous démunissent de tout sens logique, puis contre ses peurs amplifiées par la crainte du changement. Mais renoncer c’est enterrer une partie essentielle de soi et se retrouver face à un gouffre intérieur qu’on ne peut combler.

Alors ! Pourquoi ne pas oser croire en soi et crier haut et fort à tous ceux qui veulent bien l’entendre que vous êtes seule, capable de diriger le gouvernail de votre vie qui est censé vous conduire  à votre bien être ? Votre paix intérieure.

J’aimerai – tant pis si c’est prétentieux de ma part – allumer ne serait-ce qu’une moindre étincelle dans le cœur mort de toutes ces personnes résignées à subir soi-disant “leur sort “, toutes ces personnes que les proches ont couronné de bravoure et de sens de devoir, à éveiller en elles le besoin d’avoir envie et d’enclencher tout le potentiel qu’elles renferment, au lieu de se laisser consumer.

Bien que la rupture allait être une phase douloureuse à traverser pour chacun des membres de sa famille. Elle était persuadée, en revanche, qu’elle offrait ainsi la possibilité à ses enfants de remettre en question l’image du couple. D’oser espérer une toute autre vision, basée sur l’amour, ce sentiment noble qui signifie forcément le respect de l’autre dans son intégrité, sans avoir à lui imposer une manière d’être pour répondre à nos propres attentes.

Aimer, c’est aussi tisser des liens d’amitié pour ressentir le plaisir d’être ensemble et construire une vie à deux.

Et puis enfin, c’est oser laisser une porte ouverte en soi – sans crainte d’être jugé – pour le libre-échange d’énergie positive qui nourrit l’âme et apaise le cœur des fardeaux du quotidien. 

A suivre…………

                         

             

                                  

Vues d'Afrique

11 thoughts on “Respect de soi ( SEBRI ABENTI ): Yamna Chami

  1. Vues d'Afrique
  2. Très émouvant… ce récit.Toute cette souffrance silencieuse…

  3. A force d’endurer ses violences,je simulais l’indifférence,et quand il était persuadé que j’étais insensible,imperméable aux sarcasmes(que déclenchait le moindre petit mot de ma part )et tout à fait hors d’atteinte,son agressivité morale décuplait et se muait en agressivité physique.Alors fou de rage voyant rouge le prédateur qui était en lui se jetait sur moi comme sur une faible proie et me rouait de coups qu’il assénait avec une force inouie, me marquant de bleus partout sur le visage, sur le reste du corps.J’en étais réduite à porter des lunettes de soleil pour camoufler les traces de ses méfaits et faire bonne figure en société.Mais les cicatrices indélébiles de mon mental restaient à jamais vivaces et incrustées dans mon esprit et dans mon âme

  4. Article très captivant
    Si la violence conjugale physique est une ligne rouge, la violence sournoise dans les couples n en demeure pas moins alamante et fait le quotidien de beaucoup de personnes qui,parfois sous l emprise , ne savent même pas d’où vient le mal et passent leur vie plongées dans le sentiment de culpabilité et de la sous estime de soi

  5. je suis très émue par votre texte profond et intense, c’est une leçon de vie que vous avez pu transmettre avec des mots limpides, vous avez mis les mots sur les maux d’une façon magnifique je vous remercie infiniment pour votre confiance , pourquoi pas un livre avec plus de détails déjà le texte est très riche

    SAida (psychologue)

  6. Histoire d’une vie ou partie d’une vie,tellement bien relatée et qui mets les mots sur ce qui pourrait être l’histoire de nombreuses d’autres femmes qui vivent auprès de machos leur faisant subir toute sorte de violence parfois physique ,harcèlement psychique en plus d’une indifférence mesquine au mal-être que ce comportement engendre chez elles.

    Elles finissent par s’y résigner en ignorant leur souffrance intérieure et en maintenant un soi-disant équilibre familial, équilibre qui les mène elles mêmes à un déséquilibre psychique qui peut atteindre son paroxysme et soit les faire réagir pour se défaire de cette emprise maléfique ,soit les anéantir.

    Je rajouterai ,pour avoir moi même vécu un divorce,que ce n’est surement pas la quête du bonheur qui nous motive,mais surtout la volonté de s’arracher à un mal-être permanent.
    Et en récompense ,et surtout grâce à dieu,nous ne retrouvons pas un bonheur mais plusieurs bonheurs:celui d’agir librement sans rendre de compte,celui de retrouver ses proches sans être harcelée,celui de prendre seul un café ,de voir son émission télé favori ou écouter sa musique préférée et tout cela SEULE et se dire la vie est belle et surtout dieu est juste .
    Loubna L

  7. Très bel article, cependant j’ai du mal à adhérer à l’approche de mettre le mari sur la sellette et le tenir responsable de tous ce qui est arrivé à cette jeune Damme. À mon sens nous avons toujours le choix et nous sommes responsables de nos choix conscients ou inconscients et il y’a toujours un bénéfice inconscient à nos choix . Le fait de “subir” un calvaire est en lui-même un choix. La victimisation est un choix inconscient qui a le mérite de ne pas prendre ses responsabilités vis à vis de nous même.
    A moin que nous sommes dans l’air de l’esclavage, cette personne a fait le choix de subir et elle en a tirer un bénéfice secondaire inconscient.

    1. Je souhaiterais préciser que l’unique bénéfice(si l’on peut l’appeler ainsi) c’est de préserver un soit disant équilibre affectif pour ses enfants et de ne pas avoir à endosser la responsabilité de leur faire subir un déchirement .Et cela à un âge où les enfants ne possèdent pas le sens du discernement ni de sens critique envers leurs parents.
      Je ne vois nul autre bénéfice à passer sa vie auprès d’une personne souffrant elle même de déséquilibre psychique ,se croyant justement encore à l’aire de l’esclavage ….
      SI SI pardon monsieur il y a un bénéfice à cette situation ,c’est qu’on en ressort renforcée,plus forte et fière d’avoir bravé l’esclavagiste.

  8. Texte très captivant, merci d’avoir mis de la clarté et de la lumière sur une violence “transparente” que certaines femmes vivent chaque secondes durant des années sans s’en apercevoir… cette violence psychique n’épargne pas les enfants issus de père souffrant de ce type de déséquilibre comportemental…
    Maintenant, est ce que c’est possible de vivre avec un tel homme ? une fois la femme a pris conscience de l’emprise? Est ce qu’il faut fuir ce type de personne? Le convaincre de devoir se faire suivre ? Comment gérer les enfants ayant vécu au sein de cet environnement nocif? Quand il y a sujet de divorce, est ce qu’une garde alternée est envisageable ou bien il faut limiter le temps passé avec le papa? Est ce qu’il faut aussi en parler avec les enfants quand ils atteignent un age conscient ?

  9. En lisant ce texte j ai eu l impression que l’on racontait mon histoire.
    Le mot Sebri me répugnait au plus profond de
    moi même.
    Beaucoup de similitudes…
    La peur de faire du mal me paralysait.
    Et un jour, on se réveille et
    l’on se pose la question :
    Pourquoi ?
    Et dieu vous donne une force inébranlable, un courage m’exposant à un environnement hostile.
    Sebri, tes enfants, femme divorcée….
    Merci d’avoir exprimé ce que j’ai vécu, le texte est si beau …

  10. [11:49 a.m., 2021-05-01] Lahlou: Souffrance silencieuse dont elle porte le poids suite à une décision douloureuse prise dans l’enfance (consécutive au divorce de ses parents qu’ elle juge comme un échec honteux) et qui a affecté son subconscient .Elle compte tenir le coup à n’inporte quel prix par amour sacrificiel pour ses enfants et pour être bien jugée par la société s’inventant des justificatifs et quêtant l’approbation de son entourage .
    Dilemme : partir et se libérer ou rester et tt accepter en connaissance de cause et dans ce cas l’accompagnement d’un psy.est souhaitable pour trancher afin de s’individualiser, de s’affirmer, de se libérer
    [11:57 a.m., 2021-05-01] Lahlou: Bravo pour sa décision d’avoir divorcé après que ses enfants soient partis Je souhaite maintenant que cette dame vive la plus belle vie qui soit.

  11. Je suis profondément touchée et émue par cet article qui en dit long sur l’impact de notre éducation sur nos vies et notre façon d’être! Nous sommes tellement enchaînés par toutes les croyances et les règles insensées qu’on nous a inculqué depuis notre jeune âge… qu’on finisse par tolérer des injustices et des maltraitances juste pour avoir la paix (superficielle ), n’ayant pas le courage ni le soutien de nos proches, pour affronter l’autre et réclamer nos droits les plus basiques.
    Najia

Comments are closed.

Vues d'Afrique