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Netanyahu admet ses vraies motivations à propos de la Guerre à Gaza : Gaza ne sera ni un ”Hamasstan” ni un ”Fatahstan”.” a-t-il averti.

Abdelwahab Benzakour (Avec AFP)

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”Oui, il y a un désaccord sur l’après-guerre, et j’espère que nous parviendrons également à un accord sur ce point”. “Je voudrais clarifier ma position : je ne permettrai pas à Israël de refaire l’erreur d’Oslo. Et après le sacrifice de nos citoyens et de nos militaires, je n’introduirai pas à Gaza ceux qui éduquent le terrorisme, le soutiennent ou le financent. Gaza ne sera ni un ”Hamasstan” ni un ”Fatahstan”.” a-t-il averti.

L’assemblée générale de l’ONU a réclamé mardi à une écrasante majorité « un cessez-le-feu humanitaire immédiat » à Gaza, un texte contraignant voulant mettre la pression sur Israël et son allié américain.

La résolution a été adoptée par 153 voix pour, 10 contre (dont Israël et les Etats-Unis), et 23 abstentions sur 193 Etats membres, tandis qu’un amendement américain voulant ajouter une condamnation des attaques du 7 octobre a été rejeté.

Gaza ne sera gouverné, ni par le Hamas, ni par l’AP a déclaré Netanyahu

Après les critiques de l’opposition et de son parti, le Premier ministre a déclaré que l’idée que l’AP gouverne Gaza après-guerre était aussi dangereuse que de faire venir des responsables de l’OLP de Tunisie dans le cadre des accords des années 90.

Le site d’information Ynet a fait savoir que la dirigeante travailliste Merav Michaeli avait protesté contre la comparaison faite par Netanyahu, mais que le président de la commission, Yuli Edelstein, l’avait fait taire.

Certains commentateurs voient dans cette déclaration de Netanyahu une manœuvre pour tenter d’atténuer les critiques sur sa responsabilité dans les événements du 7 octobre.

Deux responsables américains ont déclaré au Times of Israël au cours du week-end que l’administration Biden était de plus en plus convaincue que Netanyahu était déjà en « campagne », à en juger par son discours contre l’Autorité palestinienne.

Le double jeux des États Unis

L’administration Biden est de plus en plus convaincue que le Premier ministre Benjamin Netanyahu est entré en « mode campagne » alors qu’il durcit sa rhétorique à l’égard de l’Autorité palestinienne, ont confié deux officiels américains au Times of Israel.

« Ce n’est pas une approche de gouvernement au sens large. C’est principalement celle du Premier ministre, ce qui dit beaucoup de choses », dit l’un des responsables, sous couvert d’anonymat, dans le cadre d’un entretien avec le Times of Israel, ce week-end.

Cette attribution discrète des motivations de Netanyahu à des intérêts politiques plutôt qu’à des intérêts sécuritaires semble révéler la frustration croissante ressentie, à Washington, face au Premier ministre. Pourtant les États Unis ont voté contre la dernière résolution des Nations Unis.

Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et le secrétaire d’État américain Antony Blinken se serrant la main avant leur rencontre dans la ville de Ramallah, en Cisjordanie, le 30 novembre 2023. (Crédit : Saul Loeb/Pool/AFP)

Pendant environ un mois, après l’attaque du Hamas qui a été commise en Israël en date du 7 octobre, Netanyahu a pris grand soin de ne pas mentionner l’Autorité palestinienne dans ses propos publics, préférant se focaliser les deux objectifs principaux de la guerre : l’éradication du Hamas et le retour des otages de Gaza.

Des objectifs que les États-Unis soutiennent – tout en poussant Israël à commencer à réfléchir à qui prendra le pouvoir, dans la bande, au lendemain de la guerre et en établissant avec clarté qu’eux-mêmes accordent leur préférence à l’AP – la plus apte, selon les Américains, à remplir ce rôle. Une seule instance de gouvernance pour la Cisjordanie et pour Gaza permettrait de mieux positionner les Palestiniens dans des négociations en vue d’une solution à deux États, a expliqué Washington.

« Il doit y avoir une Autorité palestinienne. Il doit y avoir l’ouverture d’une voie vers un État palestinien », a ainsi déclaré le président Joe Biden, le 15 octobre.

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