Collège CSM Montréal Collège CSM

Canada/Immigration et parrainage: une autre famille séparée et découragée par les délais de traitement

Immigrer au Canada
Immigrer au Canada

La famille a dépensé plus de 50 000$ en plus d’un an dans l’espoir d’être enfin réunie.

Cynthia Bélanger est mariée depuis plus d’un an avec un Cubain. Après plus de 50 000$ pour parrainer son mari et qu’il vienne au Québec, elle se bute à de multiples refus, à Québec, mardi 5 décembre 2023.  
STEVENS LEBLANC/JOURNAL DE QUEBEC/AGENCE QMI)

Vues d'Afrique

Cynthia Bélanger est mariée depuis plus d’un an avec un Cubain. Après plus de 50 000$ pour parrainer son mari et qu’il vienne au Québec, elle se bute à de multiples refus, à Québec, mardi 5 décembre 2023. STEVENS LEBLANC/JOURNAL DE QUEBEC/AGENCE QMI) PHOTO STEVENS LEBLANC

CATHERINE BOUCHARD

Une Québécoise mariée à un Cubain dénonce les longs délais bureaucratiques alors qu’elle n’a toujours aucune nouvelle de sa demande de parrainage envoyée il y a 14 mois. 

L’histoire de Cynthia Bélanger et d’Eduardo Garcia Santana n’est pas unique. De nombreux autres Québécois se butent à de tels délais puisque les seuils d’immigration en réunification familiale imposés par le provincial sont bien en dessous du volume de demandes. 

En un peu plus d’un an, Mme Bélanger a dépensé plus de 50 000$, en frais de démarches pour pouvoir vivre auprès de son mari qu’elle a rencontré sur un site de villégiature où il travaille, à Cuba. Ils sont mariés depuis octobre 2022. 

«C’est tout simplement l’enfer de devoir se battre contre notre gouvernement parce qu’il m’empêche de pouvoir vivre avec ma famille, alors que c’est un droit humain qui est respecté dans tous les pays», dénonce Mme Bélanger. 

Cynthia Bélanger est mariée depuis plus d’un an avec un Cubain. Après plus de 50 000$ pour parrainer son mari et qu’il vienne au Québec, elle se bute à de multiples refus, à Québec, mardi 5 décembre 2023. S

Un profil exemplaire 

Edouardo a un profil d’immigrant exemplaire pour le Québec, alors qu’il est francisé, en plus de parler anglais, italien et espagnol, sa langue maternelle. Il est également diplômé en informatique. 

«Il n’a pas besoin de cours de francisation et il est plus scolarisé plus que la majorité des Québécois. Il parle quatre langues et il est prêt à contribuer à son arrivée, poursuit-elle. Vous savez, c’est dans les journaux toutes les semaines, on manque de professionnels en informatique», fait-elle valoir, ajoutant qu’il serait déjà logé. 

Cynthia Bélanger et Eduardo Garcia Santana sont en couple depuis plus de 20 mois et se sont mariés en octobre 2022.

Plusieurs familles avaient fondé leurs espoirs sur la planification de l’immigration permanente 2024-2027 présentée en septembre dernier. Le gouvernement de la CAQ s’était alors montré «sensible» à la cause des familles et disait vouloir trouver des solutions pour les réunir rapidement.  

En juillet dernier, les délais pour faire venir au Québec un époux ou un conjoint de fait vivant à l’étranger étaient de 24 mois. Non seulement ces délais n’ont pas diminué, ils ont presque doublé, avec 41 mois d’attente. Le temps d’attente est de 12 mois dans le reste du Canada. 

Des propos contradictoires 

Devant l’ampleur des délais d’attente, Mme Bélanger s’était réjouie du fait que le ministre de l’Immigration au fédéral, qui était Sean Fraser à ce moment, proposait une solution pour réunir les familles plus rapidement. Elle a toutefois vite déchanté.

«En mai dernier, le ministre de l’Immigration du Canada a dit qu’il mettrait des choses en place pour réunir les familles le plus rapidement possible et qu’avec les longs délais, nous pouvions faire une demande de visa visiteur en attendant, et qu’eux, en voyant un dossier de réunification familiale en cours […] dans 95% des cas, ils allaient émettre un visa de visiteur dans un délai de 30 jours», rappelle Mme Bélanger. 

«C’était une belle nouvelle […] j’ai fait la demande de visa de visiteur en juin dernier. La réponse est arrivée à la fin septembre dernier. C’était refusé, et la raison était qu’Edouardo avait des liens significatifs au Canada [avec] le dossier de regroupement familial» laisse-t-elle tomber, découragée par cette contradiction.

QUÉBEC RÉUNIFIÉ INTERPELLE LA CAQ POUR FAIRE PRESSION AU FÉDÉRAL

Le collectif Québec Réunifié, qui lutte pour le regroupement des familles québécoises, se réjouit de l’appui qu’il a reçu du gouvernement de la CAQ pour faire pression de façon conjointe auprès d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada.

Le collectif, qui représente plus de 1100 membres, a rencontré jeudi deux membres du cabinet de la ministre de l’Immigration, Christine Fréchette. Avec cette rencontre, l’organisation espérait notamment obtenir l’appui de la CAQ pour avoir une meilleure communication avec Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) et pour faire pression auprès de l’organisation fédérale pour un taux d’acceptation plus élevé des visas visiteurs. 

«Le cabinet de la ministre Fréchette veut travailler avec nous pour nos revendications auprès du fédéral. Ils ont été très transparents et ouverts à ce niveau, nous avons senti une volonté très grande de collaborer de leur part», a souligné Nathalie Coursin, porte-parole de Québec Réunifié. 

Toutefois, le collectif ne se réjouit pas outre mesure, alors qu’un élément important pour réunir les familles plus rapidement ne semble pas près de changer. 

«Il n’y a aucune flexibilité pour changer les chiffres du seuil d’immigration dans un futur proche, poursuit Mme Coursin. Nous allons continuer nos actions pour défendre le droit des familles québécoises concernées par le regroupement familial». 

La ministre Fréchette avait une rencontre prévue vendredi après-midi avec IRCC sur ce présent dossier. Il n’a toutefois pas été possible d’en apprendre davantage sur la tenue de celle-ci.

Source : Journal de Montréal

Vues d'Afrique
Vues d'Afrique