![](https://maghreb-observateur.com/wp-content/uploads/2023/11/injustice.png)
Florian M., soupçonné d’être l’auteur du tir mortel sur Nahel, 17 ans, est sorti de prison, sur décision d’un juge d’instruction, relatent France inter et la presse française.
Ce que l’on sait sur la mort de Nahel
Florian M. était en détention provisoire depuis le 29 juin. Il a été remis en liberté sous contrôle judiciaire, a indiqué le parquet de Nanterre. Le drame s’était joué le 27 juin dernier, à Nanterre, en région parisienne. Le jeune garçon avait été abattu pour un refus d’obtempérer lors d’un contrôle de police.
Mis en examen pour homicide volontaire, l’agent impliqué, âgé de 38 ans, avait déjà introduit plusieurs demandes de libération conditionnelle, sans succès. Il lui est interdit “de se rendre à Nanterre, de porter une arme et d’entrer en contact avec les parties civiles”, précise France inter.
Suite à une nouvelle demande de remise en liberté jeudi dernier, les juges d’instruction “ont décidé d’y faire droit”, cette fois, “estimant que les critères légaux de la détention provisoire du policier (…) n’apparaissaient plus remplis à ce stade de l’instruction”, a ajouté le parquet.
“Un policier n’a pas sa place en prison”: les propos “gravissimes” du directeur de la police nationale
AFFAIRE NAHELLes deux principaux syndicats de magistrats français ont jugé lundi “gravissimes” les propos du patron de la police nationale selon qui “avant un éventuel procès, un policier n’a pas sa place en prison”, et appelé les garants de l’indépendance de la justice à “réagir”.
Source: AFP
Le directeur général de la police nationale (DGPN), Frédéric Veaux, a dit dimanche souhaiter voir libéré un policier de la brigade anticriminalité (BAC) de Marseille (sud) incarcéré dans le cadre d’une enquête sur des violences policières commises en marge des émeutes début juillet, des propos qui continuent de susciter l’indignation. “De façon générale, je considère qu’avant un éventuel procès, un policier n’a pas sa place en prison, même s’il a pu commettre des fautes ou des erreurs graves dans le cadre de son travail”, a déclaré M. Veaux dans un entretien accordé au journal Le Parisien.
“La loi est la même pour tous”
“Le DGPN, sous la tutelle du ministre de l’Intérieur, fait pression sur l’autorité judiciaire dans une affaire individuelle. Gravissime. Strike pour l’indépendance de la justice, la séparation des pouvoirs et l’égalité devant la loi. Le président de la République doit réagir”, a tweeté lundi le Syndicat de la magistrature (SM, classé à gauche). “Il y a un principe fondamental dans une démocratie: la loi est la même pour tous. Les policiers qui commettent des infractions dans l’exercice de leurs fonctions sont passibles de sanctions pénales”, comme les autres justiciables, a souligné la présidente du SM, Kim Reuflet, auprès de l’AFP. “On trouve cela très choquant que le DGPN fasse ouvertement pression dans une affaire individuelle. C’est par ailleurs une prise de parole institutionnelle qui porte atteinte à l’autorité de la justice”, a-t-elle dit.
“C’est stérile et dangereux”
Les propos du patron de la police nationale sont “scandaleux” et “gravissimes dans un état de droit”, a également réagi la vice-présidente de l’Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire), Cécile Mamelin. “C’est stérile et dangereux. On attend une réaction au plus haut niveau de l’État pour remettre les pendules à l’heure”, a-t-elle déclaré à l’AFP. “Une détention provisoire répond à des critères précis, légaux”, a rappelé Mme Mamelin. Comme la mise en examen, “c’est une décision de justice qui ne préjuge en rien de la culpabilité et qui peut faire l’objet de voies de recours”, a-t-elle ajouté. La détention provisoire répond à des critères stricts, fixés par l’article 144 du code de procédure pénale. Elle peut être ordonnée par exemple pour empêcher une pression sur les témoins ou les victimes, ou une concertation frauduleuse entre la personne mise en examen et ses coauteurs.