
Depuis 4 ans, l’indice Global Crypto Adoption, établi par Chainalysis, place des pays tels que le Nigeria et le Kenya parmi les 20 nations les plus avancées en matière d’adoption des cryptomonnaies. Dans l’édition 2022, le Maroc a marqué sa présence en rejoignant pour la première fois ce prestigieux top 20.
Malgré un départ hésitant, le Maroc a rapidement consolidé sa place comme une référence du secteur crypto en Afrique du Nord. Selon le classement de Chainalysis pour la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord), le pays se hisse à la 5e position. Cette ascension est d’autant plus notable lorsqu’on considère la méfiance initiale du gouvernement marocain vis-à-vis des cryptomonnaies.
Toutefois, face à l’engouement croissant des Marocains pour ces monnaies numériques, les mesures restrictives ont perdu en efficacité. En témoigne la proportion de la population détenant des cryptomonnaies, passée de 2,4 % en 2021 à 3,1 % en 2022, représentant le taux le plus élevé en Afrique du Nord.
Face à cette réalité, la Banque Al-Maghrib (BAM), banque centrale du pays, a jugé nécessaire de revoir sa stratégie. Elle explore actuellement un projet de loi visant à encadrer et légitimer le secteur des cryptomonnaies.
D’une manière générale, l’Afrique s’affirme comme un foyer d’adoption de cryptomonnaies. Ces actifs numériques offrent des avantages non négligeables, tels que des transferts internationaux moins couteux, une protection contre la dépréciation des monnaies locales, et une meilleure inclusion financière, attirant ainsi un nombre croissant d’utilisateurs. Mais comment en sommes nous arrivés là ?
L’éducation, un levier d’adoption des cryptomonnaies en Afrique
L’éducation est essentielle pour promouvoir une adoption plus vaste des cryptomonnaies en Afrique. Grâce à des initiatives éducatives solides, la technologie blockchain et les cryptos sont devenues plus accessibles par le grand public.
L’intérêt pour les cryptomonnaies s’intensifie à travers l’Afrique, bien qu’il y ait des disparités notables. Les pays anglophones, tels que le Nigeria, l’Afrique du Sud ou le Ghana, sont en tête en matière d’adoption, comparativement à leurs homologues francophones. Cette tendance s’explique en partie par la prédominance des ressources disponibles en anglais et l’influence historique anglophone dans le secteur technologique.
D’ailleurs, cette tendance est manifeste dans les décisions des grandes entreprises crypto internationales, qui privilégient davantage une implantation dans les pays anglophones.

Une expansion des initiatives Bitcoin en Afrique
Les centres dédiés au Bitcoin, similaires à Coinhouse en France, prolifèrent à travers l’Afrique. Le Sénégal, par exemple, a récemment inauguré Bitique, un espace physique axé sur l’éducation ainsi que sur l’achat et la vente des BTC.
Dans d’autres pays comme l’Ouganda, le Kenya et l’Afrique du Sud, des communautés dynamiques encouragent l’adoption du Bitcoin à travers des rencontres, des conférences et d’autres évènements pédagogiques.
D’autres travaillent à la mise en place d’économies circulaires basées sur le Bitcoin dans leurs régions respectives. Nous préparons d’ailleurs un article détaillé pour mettre en lumière ces projets crypto passionnants qui font vibrer le continent.
Au-delà de la simple sensibilisation, visant à former des développeurs spécialisés en Bitcoin, un domaine requérant des compétences techniques toujours plus poussées.
À ce titre, citons Qala, récemment intégré à BTrust, une initiative de développement du Bitcoin en Afrique et en Inde, lancée par Jack Dorsey, ex-PDG de Twitter, et le rappeur américain Jay-Z. Leur ambition est de former la prochaine génération de développeurs spécialisés dans le Bitcoin et le Lightning Network sur le continent africain.