Par : Majid Blal Écrivain

Sherbrooke, le 19 septembre 2023
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Quand la solidarité n’est pas confondue et assimilée avec la charité, elle prend son vrai sens, car elle intègre la notion de l’acte gratuit citoyen. La solidarité n’est pas un geste mais un comportement citoyen. Un comportement qui n’a pas d’attente du ciel ou de la terre. Une action qui n’est pas une transaction cherchant une récompense divine.
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La solidarité est une valeur humaine glorifiée et une des composantes des résolutions de la démocratie en marche. Plus que du bénévolat, c’est un prolongement dans les racines de ce peuple qui se sent responsable des siens quand il est nécessaire. Pour l’habitant, le Maroc est un projet commun. L’objectif ultime.
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Avant de surprendre le monde, les marocains se sont surpris, eux-mêmes, avec un élan de générosité et une prédisposition à l’entraide, sans précédent.
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Avec la catastrophe du séisme d’El Haouz, les marocains, toutes classes sociales confondues. Les marocains de l’intérieur comme ceux du monde, au-delà des confessions et des clivages tribaux, claniques ou politiques, tous les secteurs économiques, toutes les régions, toutes les générations du haut en bas de la pyramide démographique, tout le monde s’est levé, prêt à donner, à partager, à servir et à communier ensemble. Tout le monde s’est réveillé avec l’obligation morale d’assistance aux sinistrés. Sinistrés qui ne sont perçus que comme les leurs.
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Comme un seul corps, le peuple royal, le roi citoyen, les Forces Armées, la société civile, les corporations de métiers, les scientifiques se sont levés d’un seul jet pour apporter soutien et réconfort aux sinistrés et à leurs familles. Les scientifiques avec leurs compétences multiples, les médecins, les ingénieurs, les architectes, les géologues et les sismologues qui ont expliqué le pourquoi de l’éclosion des nouvelles sources d’eau sur les flans des montagnes par la pression de plaques tectoniques sur les nappes phréatiques poussant le liquide vers l’extérieur de la terre. D’autres ont expliqué que si la mosquée et son minaret sont demeurés debout, alors que toutes les maisons s’étaient affaissées aux alentours, c’est parce que la mosquée et son minaret étaient les seuls bâtiments construits en dur, en ciment armé.
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Explications qui ont fauché l’herbe sous les pieds des oiseaux de mauvais augures qui ont sauté sur l’occasion pour prêcher des ignominies et des discours indécents qui ont osé accuser les pauvres victimes d’être les responsables du tremblement de terre car Dieu aurait été en colère et aurait puni ces pauvres démunis.
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Une explosion de consolidation, de ce sentiment qui renforce la cohésion sociale et montre à quel point le marocain se sent responsable du destin de ses compatriotes.
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Déferlement de bons sentiments, de dons de soi, d’altruisme et de prédispositions à faire mieux et plus.
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J’avais, déjà, assisté à un tel déchaînement de solidarité lors du Déluge du Saguenay au Québec. Cette série d’inondations qui ont frappé le Saguenay- Saint-Jean, la Côte-Nord et Charlevoix au centre du Québec. du 19 au 21 juillet 1996.
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Le gouvernement provincial appliqua rapidement la Loi sur la protection des personnes et des biens en cas de sinistre et décréta l’état d’urgence. Les citoyens se sont attelés, très vite à donner, à organiser une chaîne d’entraide et à donner massivement.
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Il y a eu l’épisode de la Crise du Verglas, également. Une crise qui a vu le verglas couvrir les arbres les pilons électriques, les toits…puis surtout couper les lignes de transport de l’électricité. Vivre sans électricité au Québec, en hiver, est une expérience douloureuse. On ne peut cuisiner, on ne peut se réchauffer, on ne peut s’éclairer, on ne peut se laver, laver… tout est électrique et les gens tremblotaient chez eux avant de trouver refuge ailleurs. La solidarité s’était mise en branle et les groupes électrogènes étaient un moyen de rendre service, à moins de trouver un abri chez des familles qui ont encore des foyers et des fournaises en bois de chauffage.
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J’ai vu le peuple québécois se prendre en main et je m’étais dit que ce serait difficile d’égaler cette prise de conscience collective, Puis cette année vint le drame du séisme au Maroc et j’ai vu un peuple cette nation marocaine se tenir la main et donner des leçons de la solidarité effective.
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La soudaineté et l’ampleur de la solidarité au Maroc, en a fait un exemple pour les nations. Cela a rendu les marocains fiers et plus responsables qu’auparavant.
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Majid Blal, Sherbrooke, le 19 septembre 2023