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Espagne/Projet DEPOMI : Des lits en fer, il n´y a ni matelas, ni couvertures.

Les ouvrières Marocaines visité dans la région de Huelva sont logées dans un dortoir isolé. Elles sont environ 20 à 25 femmes par dortoir. Les lits sont en fer, il n´y a ni matelas, ni couvertures. Elles essaient de trouver des cartons pour pouvoir se protéger du froid.

Les membres de l’association Espagnole pour les droits des femmes et le développement au
Maroc, ( Association les Mains de l´Espoir Espagne ) souhaite apporter leur témoignage au sujet du projet DEPOMI.
Après lecture du livre de Chadia Arab “Dames des fraises” paru en 2018 “qui relate comment
des femmes Marocaines sont recrutées pour venir travailler dans les grandes propriétés
agricoles dans le sud de l´Espagne depuis l´an 2000, le projet DEPOMI nous a paru intéressant
puisqu´il permet à ces ouvrières agricoles de percevoir un revenu.

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Mais quand est-il des conditions d´accueil pour ces femmes Marocaines une fois arrivées en
Espagne?

Nous avons eu l´occasion de rencontrer certaines d´entre elles, qui se trouvent actuellement

dans la région de Huelva, et qui nous ont raconté leur quotidien .
Premiers constats:
Les ouvrières Marocaines contactées dans la région de Huelva sont logées dans un dortoir isolé.
Elles sont environ 20 à 25 femmes par dortoir.
Les lits sont en fer, il n´y a ni matelas, ni couvertures. Elles essaient de trouver des cartons pour
pouvoir se protéger du froid.
Certaines d´entre elles s´enrhument, se coupent ou se font piquer par des insectes au travail: il
n´y a pas même une trousse de premiers secours dans tout le domaine.
Les ouvrières agricoles ne peuvent pas sortir en dehors de leur heures de travail. Ni même pour
aller se ravitailler au supermarché ou pour aller jusqu´à la pharmacie.
Si elles ont besoin d´aliments ou de produits d´hygiène, elles doivent l´acheter dans le domaine
agricole lui même, à des prix exorbitants qui leur sont retenus sur leur salaire. De même pour
les couvertures, quant un vendeur ambulant arrive avec son fourgon pour leur vendre a crédit.

Programme d´aide de l´association :
Envoyer des colis alimentaires et des produits d´hygiène de base pour améliorer le quotidien
des ouvrières agricoles Marocaines dans le sud de l´Espagne
Le dortoir, précédemment cité, est isolé et n´a pas vraiment d´adresse.
Le transporteur n´a donc pas trouvé l´endroit le jour de la livraison du premier colis.
Nous contactons donc plusieurs propriétaires par téléphone afin qu´ils nous aident à diriger le
transporteur. On nous répond tout simplement qu´on n´est pas au courant et qu´on n´a rien vu
ni entendu parler de ces ouvrières Marocaines!
Même la pharmacie du village la plus proche a refusé de coopérer suite à notre demande pour
acheminer des articles en vente public ne nécessitant pas d’ordonnance que nous souhaitions
se procurer et en faire don aux ouvrières!
Elles sont pourtant plus de 15.000 dans le sud de l´Espagne à travailler dans leurs propriétés,
mais aucun renseignement n´a été obtenu de la part de ces propriétaires Espagnols.
Le colis a finalement pu être livré en demandant aux ouvrières de nous envoyer leur localisation
GPS.
Il y a quelques semaines, un colis personnalisé à été envoyé à une ouvrière qui avait besoin
d´une trousse de premiers secours et de paracétamol.
Le paquet a été livré par un coursier privé à la réception du domaine agricole où elle travaille.
Le colis n´a, à ce jour, pas encore été transmis à sa destinataire.
Pourtant l´association a reçu le bon de livraison signé avec l´adresse du domaine agricole
susmentionné.
Conclusion :
Le programme DEPOMI nous semble donc intéressant puisqu´il permet à de nombreuses
ouvrières agricoles Marocaines de bénéficier d´un salaire et d´améliorer leur train de vie au
Maroc.
Nous déplorons cependant les conditions d´accueil de ces ouvrières agricoles dans les grands
domaines agricoles du sud de l´Espagne.
Les grands propriétaires agricoles Espagnols se doivent de fournir un logement décent et des
conditions de vie et de travail adéquates à ces femmes.
Nous rappelons que ces ouvrières agricoles Marocaines permettent à l´état Espagnol
d´augmenter ses exportations de fruits et légumes frais. Ces exportations ont d´ailleurs connu
un record en 2021 avec une hausse de 7,5% par rapport à l´année précédente

Au XXIème siècle, ces conditions de travail sont tout simplement de l´esclavagisme moderne.
Nous demandons donc à la commission du projet DEPOMI de se pencher plus particulièrement
sur les conditions de vie de ces femmes Marocaines pendant toute la durée de leur contrat en
Espagne afin de leur garantir des conditions d´accueil et de travail adéquats pendant les six mois
qui leur sont autorisé sur le sol espagnol, qui laisse a réfléchir sur le mode de rémunération
“travail à la tâche” malheureusement sans être couvert par le régime de santé, de pénibilité et
de retraite digne pour récompenser leurs efforts. La fraise qui saigne…et allergène.


Muriel R.
Association les Mains de l´Espoir. ( Espagne )

Chantée par son chef qui lui a confisqué son passeport en échange de rapports sexuels.

Arrivée en mars 2017, cette travailleuses agricole prétend avoir été chantée par son chef qui lui a confisqué son passeport en échange de rapports sexuels.

Deux mois après, elle réussit à prendre la poudre d’escampette après avoir convaincu son supérieur de formaliser leur relation et récupéré son passeport. Ce n’est pas tout! Chania Rabia, 45 ans, veuve originaire de Tanger, mère de trois enfants, part à la cueillette des fraises à Huelva depuis cinq ans maintenant.

© Copyright : DR

Dans son témoigne à El Espagnol, la dame raconte, à visage découvert, comment un ami de son chef la menaçait de la renvoyer si elle refusait d’avoir des relations sexuelles avec lui. Quatre autres témoignages de saisonnières marocaines sont racontés par le site dans son enquête.

En réaction à ces témoignages chocs, le ministère de l’Emploi et de l’insertion professionnelle espagnol a démenti via un communiqué dévoilé le 19 mai, “toute violation contre les ouvrières marocaines”, indiquant qu’une délégation maroco-espagnole s’est rendue les 10 et 11 mai derniers à Huelva, dans le sud-ouest de l’Espagne, pour “s’enquérir des conditions de travail et de séjour” des travailleuses saisonnières marocaines.

“Des fraises oui, mais avec des droits”

Face aux récents scandales, dans la ville de Huelva, une marche de soutien aux saisonnières marocaines s’est tenue à l’appel notamment du syndicat SAT Andalousie, qui défend les droits des travailleurs de la région. “Des fraises oui, mais avec des droits”, ont scandé les participants.

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