
Chat de Schrödinger | www.gurumed.org
Par Khalid Daher.
Contrairement au chat de Schrödinger qui a fait avancer la science et élève l’esprit, celui de la CAQ ne fait que le régresser pour le réduire en pur prédateur de votes voire pire.
Pour Schrödinger, le chat enfermé dans sa boite est à la fois vivant et mort. C’est grâce à un immigrant, né en Afrique d’ailleurs et nobelisé pour cette découverte, que cela a été démontré en laboratoire. Ce n’est que quand on ouvre la boite, pour tester ou mesurer son état, que le chat se révèle dans un seul état ; mort ou vivant. Exactement comme ce que fait la CAQ. Dès que l’on procède à un test de mesure, un sondage en l’occurrence, le chat de la CAQ sort pour révéler la vérité sur cette formation politique aux innombrables visages – états superposés en mécanique quantique.
Les sondages n’ont pas laissé de choix à la CAQ que de sortir son chat. Après avoir été favorite pour une victoire éclatante, la courbe montre ces derniers jours un glissement inacceptable vers un échec cuisant. Il fallait montrer le vrai visage pour sauver la face en faisant peur aux électeurs sensibles. Et miracle ! Le chat sort du sac et vivant en plus. Il fallait absolument donner un coup de fouet pour remonter dans les sondages. Et qui recevrait ce coup ? Toujours, les mêmes immigrants, la vache à votes.
En accusant faussement les immigrants d’être des cancres qui n’adhérent pas aux valeurs québécoises, c’est comme presser le trayon pour que giclent les quantas de votes qui éjecteraient la CAQ aux couches supérieures après cette campagne anémique. Stratégie déclenchée avec une minutie subatomique en plein sprint final, diront les analystes. Le principe probabiliste d’incertitude de Heisenberg qui gouverne les objets est violé et n’a pas sa place dans ce genre calculs électoraux.
Il faut agir pour modifier la perception des électeurs sur tout ce qui est immigration. La fonction d’onde qui représente le système des élections, par un ensemble d’actions et de programmes, doit être simplifiée de manière que l’avenir, l’économie, l’éducation, les transports, les CHSLD, les dépanneurs etc., ne soient vus qu’au travers des deux seules dimensions que sont l’immigration et la langue, et rien de plus. Une interaction forte, au niveau du noyau caquiste, qui existe entre l’immigration et le déclin du français. Mais les immigrants sont étrangement très charmés par le Québec. Les caquistes eux ne l’entendent pas de cette oreille et poussent les électeurs à interpréter cela à leur manière : plus il y a d’immigrants, moins il y aura de francophones.
D’un autre côté, la convergence vers ce parti de certains transfuges au dédain calculé et à peine voilé de tout ce qui est différent, ne semble pas être étrange à ces sorties au relent nauséabond du mépris manifesté par le premier ministre sortant ainsi que nul autre que son ministre de l’immigration “himself”.
Vouloir cacher ses carences et ses défauts en semant la discorde est typique d’une certaine conception de la citoyenneté et du vote. C’est de guerre lasse de voir cette petitesse d’esprit faire figure de cheval de bataille dans une course au pouvoir. Les québécois méritent mieux que ces veines provocations qui n’ont pas leur place dans la belle province.
Le français est la langue officielle, et juste ce titre lui procure une puissance qui assure sa pérennité sans compter toutes les lois qui la protègent. Même les anglophones se francisent. A-t-on jamais pris la peine de mesurer ce facteur ? Donc, ça ne mène à rien de crier gare au loup quand le loup lui-même ne se nourrit plus que de poutine.
En conclusion, le prisme de la CAQ difracterait la société en deux couleurs dont la résultante ne serait jamais blanche comme la lumière naturelle. C’est d’autant plus grave que le pays a besoin de toutes ses forces vives pour traverser la crise actuelle et panser les blessures de la récente pandémie. Un chef d’état doit avant tout veiller à rassembler pour construire un avenir meilleur et garantir la stabilité seule garante d’un environnement propice au développement inclusif et durable au sens large du terme.
Heureusement que nous ne sommes pas en France, où ils ont d’autres chats.
Khalid Daher / Maghreb-Observateur.