
Hervé Meillon était l’invité du 8/9 pour présenter son livreJacques Brel couleurs Maroc. L’auteur et ancien animateur radio a dévoilé quelques anecdotes étonnantes sur les liens entre ce pays et l’œuvre de Brel.
Quand on pense à Jacques Brel, on pense évidemment à la Belgique. Peu savent les liens qui unissent le chanteur au Maroc. Pourtant, il y allait souvent à titre privé et professionnel.
Dans ce livre, Hervé Meillon vous raconte les folles aventures qu’il a connues autour du tournage d’un documentaire sur les traces du grand Jacques Brel au Bled. Rebondissements et anecdotes insolites au programme !
Jacques Brel aimait le Maroc et a marqué plusieurs générations de Marocains qui continuent encore aujourd’hui à respecter l’homme et l’artiste.
Un artiste adulé par les Marocains
Des biographies sur le grand Jacques, il en existe déjà un tas. Mais Hervé Meillon offre une nouvelle lecture sur la vie et l’œuvre de la star belge, une sorte de guide marocain de l’artiste dans Jacques Brel couleurs Maroc.
L’ancien animateur radio y a vécu 14 ans après sa retraite et a été fasciné par l’impact de Jacques Brel sur les Marocains, presque 45 ans après sa disparition. “Il est étudié encore dans les écoles. C’est extraordinaire. Ils ont un culte de Jacques Brel” affirme l’auteur qui livre une anecdote surprenante sur un Marocain qu’il a rencontré, un certain Mostapha, habitant de Meknès. Ce dernier ne parle pas un mot de français et pourtant, il fredonne du Brel à longueur de journée. “Il est gardien d’un immeuble au Maroc comme cela se fait souvent. Il n’a qu’une cassette, celle de Jacques Brel. Il l’écoute en boucle et il chante 10 chansons de Brel, par cœur, en français”.
Quand on a que l’amour du Maroc
Comment Jacques Brel s’est-il tant imposé dans la culture de ce pays du Maghreb ?
À travers son livre, Hervé Meillon répond justement à la question de cette histoire d’amour méconnue du grand public entre l’interprète de Ne me quitte pas et le Maroc.
La première rencontre est d’abord purement professionnelle, par le biais des tournées du producteur Jacques Canetti, également directeur du théâtre des Trois Baudets à Paris. Il entame des tournées dans le Maghreb avec Raymond Devos.
La deuxième rencontre scelle définitivement l’union entre Brel et le Maroc. Après une romance avec la chanteuse et comédienne Catherine Sauvage, il retrouve son épouse, Miche, à Bruxelles et lui demande ce qu’il peut faire pour se faire pardonner de son infidélité. “Miche lui demande de lui payer un voyage au Maroc. C’est comme cela qu’il rencontre le Maroc d’une manière moins officielle que les tournées de chant” explique l’ancien animateur radio.
Une Valse à mille temps sur une route marocaine
Preuve que le Maroc a beaucoup compté dans la carrière de Jacques Brel, plusieurs de ses tubes sont inspirés de ce pays et ont même été créés là-bas.
La Valse à mille temps a ainsi vu le jour grâce à… une route en mauvais état du Maroc. Il emprunte cette route en taxi, en compagnie de Miche et de son compositeur Gérard Jouannest, entre deux concerts de Tanger à Casablanca. “Brel, au bout d’un moment, en a ras le bol. Il étale ses grandes jambes dans la bagnole, c’est très long, il vient de chanter la veille, il n’en peut plus. Il râle, il jure et dit : ‘Quand est-ce que cette route va se terminer, il y a combien de virages. C’est une route à mille virages, c’est une valse’. Son compositeur se retourne derrière lui et lui rétorque : ‘Jacques, tu tiens quelque chose, écris un peu au lieu de t’énerver’. Il écrit quelques vers de La Valse à mille temps dans le taxi à l’arrière de la bagnole” relate ainsi Hervé Meillon.

Dans le port de… Mohammédia
Même inspiration pour… Amsterdam. C’est bien à des milliers de kilomètres de la capitale néerlandaise qu’il en écrit les premiers vers. On retrouve d’ailleurs les débuts du Port de Mohammédia à la fondation Jacques Brel selon l’auteur.
Le grand Jacques avait ses habitudes dans ce port situé à 25km de Casablanca. “Il allait dans une boîte qui s’appelait Le sphinx (NDLR : la Madame André dans Jef est d’ailleurs la patronne de cet établissement) dont je parle beaucoup dans le livre. Il aimait faire la fête et avait beaucoup de copains au Maroc. À la fin, il avait une chambre à plein temps dans cet endroit, et quand il n’avait pas le moral, il allait là-bas et a écrit le début de la chanson le port d’Amsterdam dans le port de Mohammédia”.
Source : rtbf.be