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Je suis né d’un père musulman marocain et d’une mère juive d’origine tunisienne. J’ai souffert d’un conflit …

Mise à jour : le 20-11-2023

Vues d'Afrique

Noureddine Ayouch est né à Fès le 21 décembre 1942, fils de Abdelkader Ayouch, entrepreneur dans le commerce et l’immobilier, et de Fatma Benzakour – dite Zakoura -. Aîné d’une fratrie de six enfants, il a grandi dans le Batha, à l’entrée de la Médina de Fès. Il a quatre enfants, Nabil, Hicham, Siham et Yanis.

Noureddine Ayouch quitte sa ville natale pour Paris où il fait des études de sociologie puis de théâtre (Université du théâtre des Nations et Institut d’Etudes Théâtrales de la Sorbonne), et où Mai 68 traverse sa vie. Bertolt Brecht fait alors partie — et le restera — de ses auteurs favoris. Il réalise et joue dans de multiples pièces avant son retour au Maroc.

Après une année en tant que responsable marketing de l’agence Havas de Casablanca, il créé Shem’s grâce au prêt d’un ami (10 000 DH), agence de communication à Casablanca, une des premières agences de publicité au Maroc (devenue Lowe Shem’s en 2002, à la suite d’une association avec l’agence londonienne Lowe and Partners.) Celle-ci sera suivie de plusieurs autres agences, spécialisées dans la communication, le design, l’impression et les relations publiques : Afric photogravure, Alif, Public’s, Archipel…

Noureddine Ayouch lance le magazine féminin mensuel Kalima en février 1986, première revue féminine inscrivant le rôle de la femme dans le développement socio-culturel du Maroc, qui a donné lieu à de multiples débats sociétaux animés. Avant-gardiste sur les sujets de société jugés à l’époque subversifs, Kalima sera suspendue plusieurs fois par les autorités avant de disparaître en mars 1989, ne pouvant résister à la censure.

En 1995, il crée la première fondation marocaine de micro-crédit, Zakoura Micro-Crédit, avec pour objectif de participer au développement du pays. Sa philosophie est fondée sur une idée simple : pas de charité mais un support pour les démunis afin de les aider à réaliser leurs propres micro-entreprises. Jusqu’à fin 2009, la fondation offre des produits de prêt solidaires et individuels peu coûteux, pour un encours total de 1023 millions de dirhams marocains à près de 300000 emprunteurs actifs, dont un très large pourcentage de femmes, et emploie 1750 salariés. Les emprunteurs sont accompagnés et parfois formés pour réussir leur projet.

Il retrace la création et le développement de Zakoura dans l’ouvrage “Zakoura, récit d’un défi”, Tarik Éditions, 2008

  • Fondateur et président de Lowe Shem’s (ex-Shem’s Publicité)
  • Créateur de l’ancienne revue Kalima
  • Fondateur des fondations Zakoura Micro-Crédit et Zakoura Éducation
  • Président de la Fondation des arts vivants.
  • Membre fondateur du Comité Démocratie et modernisation (aussi membre de son comité de pilotage ainsi que de ses commissions Culture et éducation et Démocratie et État de droit).
  • Membre du Comité de réhabilitation de l’ancienne médina de Casablanca.
  • Membre du conseil d’administration de l’Association Lalla Salma de lutte contre le cancer.
  • Membre fondateur de la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement.
  • Membre fondateur de Transparency Maroc.

Nabil

Nabil Ayouch est né le 1er avril 1969 à Paris dans une famille où plusieurs cultures coexistent : musulmane et marocaine du côté de de son père, française, juive et tunisienne du côté de sa mère. De 1987 à 1990 il prend des cours de théâtre à Paris puis devient concepteur rédacteur dans une grande entreprise publicitaire. Parallèlement, il fait plusieurs stages sur des tournages de cinéma. Il réalise son premier court-métrage en 1992, Les Pierres bleues du désert , avec Jamel Debbouze. En 1997, il réalise son premier long-métrage Mektoub une histoire de corruption dans la police marocaine inspirée par des faits réels. Le film connaît un grand succès au Maroc et sera nominé aux Oscars en 1998. En 2000 il tourne Ali Zaoua prince de la rue , qui sera aussi nominé pour les Oscars. En 2008 il réalise Whatever Lola Wants , l’itinéraire poétique d’une jeune femme entre New-York et l’Égyptien 2012 il tourne My Land , un documentaire qui donne la parole à des réfugiés Palestiniens qui ont dû fuir leur terre en 1948 ; dans le même temps il est allé interroger de jeunes Israéliens qui vivent désormais dans les anciennes demeures des Palestiniens. Le réalisateur raconte : “Je suis né d’un père musulman marocain et d’une mère juive d’origine tunisienne (…) J’ai souffert d’un conflit (…) qui résonnait constamment au sein de mes deux familles. Un conflit dans une contrée lointaine entre deux peuples qui se battaient pour la même terre “.En 2013 sort sur les écrans Les Chevaux de Dieu , un long-métrage qui retrace le destin de deux frères, habitants un bidonville de Casablanca, qui se font enrôler par des islamistes radicaux.

Filmographie sélective :

  • 1990 : Les Pierres bleues du désert (court-métrage)
  • 1999 : Mektoub
  • 2000 : Ali Zaoua prince de la rue
  • 2008 : Whatever Lola Wants
  • 2011 : My Land (documentaire)
  • 2013 : Les Chevaux de Dieu
  • 2015 : Much loved
  • 2017 : Razia
  • 2021 : Casablanca Beats
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